Aller au contenu

Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

n’en plus sortir. Un homme à qui l’État venait de délivrer un bon pour 100 arpents de terre courait le vendre au café voisin et revenait en demander un autre, comme ces mendiants impudents qui tendent la main gauche dès qu’on a donné à leur main droite. D’autres abandonnaient leurs terres après avoir dissipé les avances qu’ils avaient reçues pour les cultiver.

J’ai compris dans la dette intérieure le traitement de disponibilité qu’on paye à trois cents officiers, sous-officiers et marins. La Grèce ne possède aujourd’hui qu’un bâtiment sérieux, une corvette[1], et elle donne plus de 250 000 drachmes par an à des hommes qui vivent à terre ou qui naviguent pour leurs affaires.

« Nous pourrions, dit M. Casimir Leconte, nommer tel capitaine de vaisseau qui, depuis l’établissement du royaume grec, n’a pas mis le pied sur un bâtiment de l’État, s’est occupé constamment de marine marchande, de spéculation commerciale, et qui n’en touche pas moins son traitement d’officier en disponibilité. »

Pendant mon séjour en Grèce, on a fait une nouvelle loi sur les cadres de la marine, loi qui sanctionnait les abus sous couleur de les réformer.

En résumé, la dette intérieure (pensions civiles et militaires, phalange, cadres de la marine) se monte à 1 250 000 drachmes, c’est-à-dire au douzième des revenus du royaume ; et sur cette somme les créan-

  1. En 1854, la Russie, par des ventes simulées, a donné deux corvettes presque neuves à la marine grecque. (Note de la 2e édition.)