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décoré et se met en marche vers le palais. Les uns montent en carrosse, les autres font venir un fiacre ; les plus modestes viennent à pied, précédés d’un domestique qui porte une lanterne. C’est le bon Petros qui nous accompagnait d’ordinaire dans ces circonstances, et, chaque fois que nous avions la témérité de le faire aller à pied, il trouvait moyen de nous conduire à travers une flaque d’eau, n’y en eût-il qu’une dans toute la ville.

Tous les fonctionnaires grecs, excepté les gardes champêtres, sont invités aux grands bals de la cour ; tous les chevaliers de l’ordre du Sauveur[1] y viennent de plein droit. Les petits bals sont plus intimes : on n’y invite que le corps diplomatique, les hauts fonctionnaires et les personnes qu’on a du plaisir à recevoir. Pour les grands bals, les invitations sont souvent collectives ; pour les petits, elles sont toujours individuelles. Mais je ne veux parler que des grands bals qui se donnent dans les appartements de réception, et qui ont le caractère le plus marqué. Les petits bals ont lieu dans l’appartement de la reine et ressemblent à tous les bals du monde.

À neuf heures moins cinq minutes, tout le monde est arrivé, excepté la cour. Le salon de danse est divisé en deux parties : à gauche s’étendent trois rangs de fauteuils destinés aux dames ; les fauteuils mâles sont en face. La séparation des sexes est le fondement de la paix politique. En avant des fauteuils des

  1. L’ordre du Sauveur est de l’invention du roi Othon. Le ruban est bleu, la croix ressemble à toutes les croix du monde. Le grand cordon de cet ordre vient d’être offert à lord Redcliffe, qui l’a refusé. (Note de la 2e édition.)