Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/340

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nom sans crainte : il ne le redira à personne. Il est trop discret pour parler à son maître des gens qui sont venus le voir. Si vous lui laissez une carte de visite, il croit que c’est un cadeau que vous lui faites, et il la garde comme souvenir. Si la famille est à table, on vous répond : « Ils mangent du pain, » et l’on vous ferme la porte au nez. Si le repas est fini et que le maître fasse la sieste, on vous dit sans plus de façon : « Il dort. » si l’on n’est ni dehors ni à table, ni au lit, si l’on se trouve assez habillé pour recevoir, si les chambres sont assez bien débarrassées pour que l’étranger ne se heurte dans aucun meuble, on le fait entrer, on l’invite à s’asseoir, on lui offre une pipe ou une cigarette ; on lui fait apporter une tasse de café et un pot de glyco, et on lui jure amitié éternelle. Mais on ne l’engage pas à revenir.

Tous les Ggrecs ont l’habitude de fumer, comme tous les Grecs portent des moustaches. Le roi est peut-être le seul homme du royaume qui ne fume pas ; encore assure-t-on que, lorsque la reine est en Allemagne, il se permet quelquefois une cigarette.

J’ai parlé du tabac grec, qui est excellent. Il a plus de parfum et moins d’âcreté que le nôtre ; il est d’ailleurs d’une couleur beaucoup plus appétissante.

Presque tout le tabac soi-disant turc qu’on introduit en France pour les particuliers, vient d’Argos ou de Lamia, les deux meilleurs crus de la Grèce.

On fume la cigarette dans la rue, le chibouk à la maison. Les cigarettes grecques ne ressemblent pas mal à des boudins de petit calibre, et le papier dont on les fait pourrait servir au besoin de papier à