Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/344

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convénient dix fois par jour : on ne boirait pas impunément tous les jours cinq tasses de café français. C’est que le café des Turcs et des Grecs est un tonique délayé, et le nôtre un tonique concentré.

J’ai rencontré à Paris bon nombre de personnes qui prenaient le café sans sucre pour imiter les Orientaux. Je crois devoir les avertir, entre nous, que dans les grands cafés d’Athènes on sert toujours le café avec du sucre ; que dans les khanis et les cafés de second ordre, on le sert tout sucré ; qu’à Smyrne et à Constantinople on me l’a servi partout trop sucré.

Le glyco, qui vient après le café dans le cérémonial hospitalier de l’orient, n’est pas une chose aussi mystérieuse que son nom pourrait le faire croire. Glyco veut dire chose douce. Le mastic de Chio est du gluco ; les confitures de cerises sont du glyco ; le rahat-loukoum est un excellent glyco. C’est chez Dimitri, pâtissier, rue d’Hermès, qu’on mange le meilleur loukoum, le plus frais et le plus finement parfumé d’essence de roses. Les cabarets de la route du Pirée vendent de vieux morceaux de loukoum qui ressemblent à des rognures de lard. Mais un maître de maison qui veut faire honneur à ses hôtes va chez Dimitri chercher quelques morceaux de cette pâte légère, transparente et fondante, qui rafraîchit délicieusement la bouche des fumeurs.

Le glyco est servi ordinairement par la maîtresse du logis ou par sa fille. Les confitures sont contenues dans un grand verre où chacun puise tour à tour avec la même cuiller.