Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/375

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ciel, de la belle Mme  Y***, qui a mangé la fortune d’un jeune diplomate et l’a réduit à se faire soldat. On blâme la conduite légère d’Aspasie, et l’on se demande pourquoi Alcibiade a fait couper la queue de son chien. Bref, on retrouve dans les conversations des passages de Plutarque, et les diseurs de nouvelles se rencontrent quelquefois avec Rollin.

Une personne pleine de bonté, qui daignait jouer pour moi le rôle de cicérone, me montra un officier grec qui s’était battu en duel pour quelques méchants propos. « S’est-il bien battu ? » Demandai-je.

— Fort bien, et plutôt deux fois qu’une. La cause première du duel était cette gracieuse petite personne très décolletée que vous voyez là-bas. L’officier grec avait étrangement calomnié un jeune attaché d’ambassade : il l’avait accusé de protéger les amours de cette dame avec un diplomate allemand. On se battit au pistolet. L’officier tira le premier, et manqua. « Monsieur, » lui dit son adversaire, « le coup ne compte pas : votre main tremblait trop. Veuillez recommencer. » L’officier ne se le fit pas dire deux fois : il recommença. »

Si je raconte cette histoire, c’est que l’officier qui a recommencé appartient à l’une des quatre grandes familles d’Athènes.

« Voyez-vous, me dit mon guide, ce valseur qui vient de s’arrêter ? C’est un homme du monde très obligeant, qui est reçu dans la meilleure société, et qui fait venir pour ses amis, par complaisance, des