simple du monde, et comme une chose toute naturelle.
À Paris, du moins, lorsqu’on sert des glaces aux maîtres, on verse du vin aux domestiques. Le pauvre diable n’avait pas même bu un verre d’eau. Au fond, pensai-je, ils ont peut-être bien fait. Il est si sobre, qu’un verre d’eau pris en dehors de ses repas me l’aurait grisé.
Après le souper, on s’est remis à danser plus vivement que jamais. Si l’on ne s’est pas embrassé, il ne s’en est fallu que d’un demi-verre.
Deux mois après le bal de Mme S***, j’ai vu à bord de la frégate française la Pandore trois ou quatre dames de la société grecque qui avaient bu le demi-verre dont il s’agit. Elles allaient s’asseoir un peu au hasard, sans remarquer si le siége qu’elles choisissaient était déjà occupé. J’ai vu auprès du buffet, qui était très richement servi, les jeunes gens du monde offrir leurs verres aux dames qui n’avaient encore rien pris. Elles buvaient quelques gouttes de vin de Champagne, et rendaient la coupe à leurs galants échansons qui achevaient de la vider. Ce sont des façons qui ne scandalisent personne.
Un jour, dans un bal de la cour, une dame du corps diplomatique tenait à la main une coquille avec une glace dont elle avait mangé moitié et laissé le reste. Le jeune homme le mieux élevé d’Athènes se précipite pour la débarrasser de cette coquille. Mais devinez ce qu’il en fait ?
Il la pose sur la cheminée ?
Non.