Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/378

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Il va la mettre sur le plateau ?

Vous n’y êtes pas. Il mange la glace entamée avec la cuiller de l’ambassadrice, et il croit s’être montré galant !

Les gens de basse condition font bien mieux encore. Un jour, au monastère de Mégaspiléon, un individu qui me regardait dîner s’empara sans façon de mon verre et le vida à moitié en disant :

« Allons, à ta santé ! »

Dans son âme et conscience il m’avait fait une politesse. Que le ciel la lui rende !

Un des officiers les plus brillants d’Athènes, et celui qui, malgré une laideur exemplaire, compte le plus de bonnes fortunes, dansait avec une très jolie personne, lorsqu’un maladroit marcha sur le pied de sa danseuse, qui se plaignit vivement.

« Est-ce que vous avez des cors, madame ? » dit poliment ce cavalier accompli.

Et tandis que la dame (une très grande dame, s’il vous plaît) ne savait si elle devait se moquer ou se fâcher, l’aimable officier se mit à lui conter qu’il en avait beaucoup, de ces maudits cors, et dans ce coin-ci, et sur ce doigt-là, et qu’il était forcé de fendre ses souliers lorsqu’ils n’étaient pas très larges.

Un grec, un officier, valsait un soir avec une dame dont le bracelet se détacha ; elle le lui donna à garder ; il le mit dans sa poche. La valse finie, la belle danseuse se souvint de son bracelet : le héros n’avait pas l’air d’y penser. « Ma foi, se dit-elle, avec un Grec on prend ses précautions ; » et elle réclama bravement son bracelet : c’était un bijou de huit à