neuf cents francs. Le danseur interpellé témoigna une stupéfaction profonde. « J’espérais, dit-il, que vous me permettriez de garder ce souvenir de vous. » Porthos n’est pas mort tout entier, et les officiers grecs ont conservé quelques traditions du temps de Louis XIII.
J’ai entendu de mes oreilles un Grec de la jeune Grèce supplier devant dix témoins une dame du très grand monde de lui faire un cadeau de mille francs : c’était une loge au théâtre. Une loge est, vous le savez, une propriété qui se vend, s’achète, et se transmet par testament comme une maison ou une pièce de terre. « Madame, disait le jeune hellène, quand vous quitterez le pays, intercédez auprès de monsieur votre mari pour qu’il me laisse sa loge.
— Et pourquoi ? dit la dame un peu surprise.
— Mais, répondit-il, j’ai envie d’être une fois propriétaire ; d’ailleurs je serais bien aise de garder ce souvenir de vous. Si vous me la donnez, je vous promets de la conserver toujours ; j’y mènerai mes amis ; nous en ferons la loge des lions. »
Mais voici ce que j’ai vu de plus héroïque dans ce genre :
On donnait un grand bal dans les salons d’une des premières ambassades. Vers le commencement du cotillon, à ce moment critique où les maris tirent leurs femmes par la manche et les mamans font de gros yeux à leurs filles, la maîtresse de la maison, pour prévenir toute désertion, ordonna de fermer les portes. Là-dessus les maris se résignent et les mamans vont se rasseoir. Mais un Grec, jeune et