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Page:About - La Question romaine.djvu/242

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plus florissante, comme chacun peut s’en convaincre aisément. De 1827 à 1858, les sujets du saint-père ont payé 40 millions de francs en aumônes funestes, dont le principal effet a été de ravir à l’industrie et à la culture les bras dont elles ont besoin. Le cardinal président de la commission prend 60 000 francs par année pour ses charités particulières.

400 000 francs défrayent pauvrement l’instruction publique, qui, d’ailleurs, est aux mains du clergé. Ajoutez cette modique somme aux deux millions de la justice et à une portion du budget des travaux publics ; vous aurez le total des dépenses utiles à la nation. Le reste ne sert qu’au gouvernement, c’est-à-dire à quelques prêtres.

Il faut que le pape et les associés de son pouvoir soient des financiers bien médiocres, pour qu’ayant si peu à dépenser pour la nation, ils ferment tous les budgets en déficit. L’exercice de 1858 est clos avec un déficit de près de 12 millions ; ce qui n’empêche pas le gouvernement de promettre un excédant de recettes dans le budget de prévision pour 1859.

Pour combler les lacunes du budget, on emprunte soit ouvertement chez M. de Rothschild, soit à la sourdine par une émission de consolidé.

Le gouvernement pontifical a contracté, en 1857, son onzième emprunt chez M. de Rothschild : c’est une bagatelle de 17 106 565 francs. Il n’en a pas moins émis pour plus de 33 millions de consolidé, entre 1851 et 1858, sans le dire à personne.