Page:About - La Question romaine.djvu/243

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Le capital qu’il doit, et que ses sujets sont destinés à payer, se monte aujourd’hui à 359 403 756 francs. Si vous divisez ce total par le chiffre de la population, vous verrez que les enfants qui naissent dans l’État du pape sont débiteurs d’une somme de 113 francs, dont ils serviront les intérêts toute leur vie, quoiqu’elle n’ait profité ni à eux, ni à leurs ancêtres.

Ces 359 millions et demi n’ont pas été perdus pour tout le monde. Les neveux des papes en ont encaissé une partie. Les intérêts généraux de la foi catholique en ont dévoré un bon tiers. Il est prouvé que les guerres de religion n’ont pas coûté moins de cent millions au pape, et les cultivateurs d’Ancône ou de Forli payent encore, sur le revenu de leurs champs, le bois qu’on a brûlé pour les Huguenots. Les églises dont Rome est si fière n’ont pas été soldées intégralement par les tributs de l’univers catholique : il y a certains reliquats de comptes à la charge du peuple romain. Les papes ont fait plus d’une libéralité à ces pauvres établissements religieux qui ne possèdent pas plus de 500 millions au soleil. Ces dépenses, réunies en bloc sous le titre d’allocations pour le culte, ajoutent quelque chose comme 22 millions à la dette nationale. L’occupation étrangère, et surtout l’invasion des Autrichiens dans les provinces du Nord, a grevé les habitants de 25 millions. Ajoutez l’argent gaspillé, donné, volé, perdu et 34 millions payés aux banquiers pour droits de commission sur les emprunts, vous vous rendrez compte du total de la dette, sauf peut-être une quarantaine de