Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/93

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— Bien au contraire ! C’est leur libéralité qui m’a permis de venir en Grèce.

— Vous voyagez à leurs frais ?

— Depuis six mois.

— Vous êtes donc bien instruit ?

— Je suis docteur.

— Y a-t-il un grade supérieur dans la science ?

— Non.

— Et combien compte-t-on de docteurs dans la ville que vous habitez ?

— Je ne sais pas au juste, mais il n’y a pas autant de docteurs à Hambourg que de généraux à Athènes.

— Oh ! Oh ! je ne priverai pas votre pays d’un homme si rare. Vous retournerez à Hambourg, monsieur le docteur. Que dirait-on là-bas si l’on apprenait que vous êtes prisonnier dans nos montagnes ?

— On dirait que c’est un malheur.

— Allons ! Plutôt que de perdre un homme tel que vous, la ville de Hambourg fera bien un sacrifice de quinze mille francs. Reprenez votre boîte, courez, cherchez, herborisez et poursuivez le cours de vos études. Pourquoi ne remettez-vous pas cet argent dans votre poche ? Il est à vous et je respecte trop les savants pour les dépouiller. Mais votre pays est assez riche pour payer sa gloire. Heureux jeune homme ! Vous reconnaissez aujourd’hui combien le titre de docteur ajoute à votre valeur personnelle ! Je n’aurais pas demandé un centime de rançon si vous aviez été un ignorant comme moi. »

Le Roi n’écouta ni mes objections ni les interjections de Mme  Simons. Il leva la séance, et nous montra du doigt notre salle à manger. Mme  Simons