Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/151

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TERRAINS A VENDRE.\t145 ■i la porte close : on était au spectacle, du moins la ser¬ vante le dit. Pendant huit jours, il revint à la charge, et rencontra toujours même réponse. Il vint dans la journée : on était au concert. Tant de spectacles et tant de concerts équivalaient à un congé en règle. Si, en descendant l’escalier, il avait rencontré M. de Chin- gru, il en eût fait des morceaux. Il écrivit à M. Gail¬ lard, puis à sa sœur : on lui renvoya ses lettres sous enveloppe. Il perdit patience, et se íìt conduire au pa¬ lais, chez le substitut de service. C’était un jeune homme de trente ans, initié avant l’àge à tous les mystères de la vie parisienne. « Monsieur, lui répondit le magistrat, ce n’est pas la première fois que le parquet a connaissance d’une pa¬ reille affaire. Vous avez entendu parler des agences de mariages, dont les menées publiques ont été quelque¬ fois tolérées, quelquefois réprimées par les tribunaux. En dehors des grandes maisons qui affichent leur pro¬ spectus, il existe toute une classe d’individus dont la profession unique est de dépister les grandes fortu¬ nes, les dots colossales et les millions logés au qua¬ trième étage, pour en prélever une part. Ils s’associent entre eux et forment des compagnies anonymes dont 1 intrigue est le seul capita , et dont les statuts n’ont jamais été publiés. Les unes exigent jusqu’à dix pour cent de la dot, les autres se contentent d’un bénéfice modique, car là, comme partout, vous trouvez la con¬ currence. M. de Chingru, quel que soit son véritable 236\t„•