Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/67

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m ■ I i L. r J. il rwtfc ué> ». LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. 61 ibi foire du manteau engagé pour dix francs, et toutes les privations que ce digne jeune homme s’était imposées, quoiqu’il ne fût pas de la famille et qu’il ne s’appelât pas Bourgade. Excellent Mathieu! il prenait sur son nécessaire, lorsque tant d’autres sont chiches de leur superflu ! Enfin, il avait épousé cette orpheline aban¬ donnée; il l’avait conduite à Auray, dans la maison de ses ancêtres ; il lui avait donné un nom, une for¬ tune, une famille! Aujourd’hui, Aimée Bourgade, heureuse femme, heureuse mère, n’avait plus besoin de personne, et pouvait dédaigner, à son tour, le monde égoïste qui l’avait dédaignée. M, Bourgade écarta les mains, et je vis sa figure inondée de larmes : « C’est ma fille! dit-il; je vous remercie bien de l’aimer ainsi. Mon cher enfant ! lais¬ sez-moi vous embrasser. ». Je ne me le fis pas dire deux fois. Je ne lui deman¬ dai ni comment ni pourquoi il était vivant; e ne lui adressai ni questions ni objections, je e pris par le cou et je l’embrassai quatre ou cinq fois sur les deux joues. J’étais bien sûr de ne pas me tromper : des larmes de père, cela se reconnaît toujours! Cependant, lorsque la première émotion fut passée, ■ je le regardais d’un air de profond étonnement, et il s’en aperçut, a Je vous expliquerai tout, me dit-il, lorsque j’aurai vu ma femme et ma fille. Je cours à Auray. Merci ; adieu ; à bientôt ! — Halte-là ! s’il vous plaît. Je ne vous lâche pas % fll Rſ; I f , j -MB M BËEJ 1 vyiv r .£ ! ■ H ■