Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/68

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62 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE. ■ encore. D’abord, on ne peut partir que ce soir par le train de sept heures ; ensuite il y a des précautions à prendre, et vous n’irez pas de but en blanc débarquer sur la place d’Auray. Vous tueriez votre femme et votre fille, et les paysans bretons vous tueraient vous- même à coup de fourches : un revenant î Asseyez- vous ici, et contez-moi votre histoire. Jſe vous dirai ensuite les précautions que vous avez à prendre. Mais comment se fait-il que vous avez échappé à ce naufrage? Sur quel tronçon de mât? Sur quelle cage à poulets ? — Mon Dieu ! rien n’est plus simple. Quand le bâtiment s’est perdu, je n’étais plus à bord. Vous savez ce que j’allais faire en Amérique, Nous nous sommes arrêtés huit jours â Rio-de-Jaheiro pour prendre des passagers et des marchandises. Je des¬ cends à terre comme tout le monde. J’avais des lettres pour quelques Français établis là-bas, et entre autres pour un marchand de bois de teinture., appelé Charliqr. Nous causons, je lui explique mon système; il en est frappé : tous les esprits étaient tournés vers la Califor¬ nie. Char lier m’assure que mon invention est excellente, mais que je ne suis pas assez fort pour manœuvrer à moi seul, et que je ne trouverai pas d’ouvriers. « Faites mieux, me dit-il, débarquez avec armes et bagages; établissez-vous constructeur de machines, et exploi¬ tez ici le Séparateur Bourgade. L’appareil complet vous reviendra à cinq cents francs, vous le vendrez mille ;