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prétendent que n’ayant pas payé en 1848, ils en ont tout d’un coup perdu l’habitude, et que pour rien au monde ils ne sauraient la reprendre. Après de longs débats entre eux et le couvent, le pape leur a permis de se libérer du passé et de l’avenir moyennant un quart de la somme réclamée ; mais les juifs se font tirer l’oreille ; ils aimeraient mieux ne rien payer du tout.

S’ils acceptent les conditions qui leur sont offertes, ils seront à l’avenir exempts de tout impôt comme des gentilshommes.


En seront-ils plus heureux ? Je ne sais. J’ai relaté de bonne foi tout ce que le gouvernement de Pie IX avait fait en leur faveur, mais il m’est impossible de dissimuler que la population israélite décroît rapidement dans les États de l’Église. Elle était de 12 700 personnes en 1842, sous le sévère Grégoire XVI. Onze ans plus tard, en 1853, sous le règne paternel de Pie IX, elle était diminuée de plus d’un quart et tombée au chiffre de 9 237 âmes.

Cette effroyable réduction d’une race naturellement féconde ne peut s’expliquer que par l’émigration. Je me suis informé et j’ai su qu’en effet les juifs désertaient les États du pape dès qu’ils pouvaient obtenir un passe-port et payer le voyage.

Les malheureux n’ont pas voulu ou plutôt n’ont pas osé me dire ce qui les chassait. Les plus hardis m’ont adjuré de ne rien écrire en leur faveur si je ne voulais point aggraver les maux qui les accablent. En résumé, j’ai cru comprendre que la tolérance du gouvernement actuel