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L’affaire Padova, moins connue, méritait autant de célébrité. Je l’ai racontée il y a longtemps, mais je ne veux pas négliger cette occasion de la redire encore.

M. Padova, négociant israélite de Cento, province de Ferrare, avait une femme et deux enfants. Un commis catholique séduisit Mme Padova. Surpris et chassé par le maître, il s’enfuit à Bologne. Mme Padova l’y suivit et prit ses enfants avec elle.

Le mari courut à Bologne et demanda qu’on lui fît rendre au moins les enfants. L’autorité lui répondit que les enfants étaient baptisés aussi bien que leur mère et qu’il y avait un abîme entre sa famille et lui. Toutefois on lui reconnut le droit de payer une pension sur laquelle ils vécurent tous, y compris l’amant de Mme Padova. Quelques mois plus tard il put assister au mariage de sa femme légitime avec le commis qui l’avait séduite. L’officiant était S. Em. le cardinal Oppizoni, archevêque de Bologne.


On m’a conté l’histoire d’un juif qui a tiré de sa religion le plus singulier bénéfice. Il avait commis un crime presque inouï chez les Hébreux de notre temps : il avait assassiné, et la victime était son beau-frère. Son affaire était claire, le fait prouvé. Voici à peu près le moyen de défense qui fut employé par l’avocat :

« Messieurs, d’où vient que la loi punit sévèrement les meurtriers, et va quelquefois jusqu’à les frapper de mort ? C’est qu’en assassinant un chrétien, on tue à la fois un corps et une âme. On envoie devant le souverain juge un