Aller au contenu

Page:About - Rome contemporaine.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les cornes de l’autel. Les gendarmes suivent le moine en criant d’une voix suppliante : « Cher petit frère ! (fraticello ! ) lâche-le : c’est un assassin ! — Je ne saurais, répond le moine : il ne veut pas s’en aller ! » Le donneur de coups de couteau arrive ainsi jusqu’à la porte du couvent.


Quelques cavaliers de la division d’occupation rencontrent sur la route de Ponte Molle un malfaiteur traqué par la police. Ils se mettent à sa poursuite, bride abattue. L’homme court au Tibre, et pour faire une niche à l’armée française, il se noie. Cela fit une grosse affaire, et je crois que la diplomatie s’en mêla un peu. Nos soldats n’auraient pas dû mettre un homme dans le cas de mourir sans confession.


Le possesseur d’un lieu d’asile est libre de recevoir ou d’expulser les coupables. Je sais qu’à l’Académie de France, par exemple, M. Schnetz se renseigne avec soin sur les hôtes qui font invasion chez lui. Qu’il arrive un pauvre garçon menacé des galères pour avoir mis une fille dans l’embarras, les portes s’ouvriront à lui toutes grandes. Mais je les ai vu fermer devant un drôle qui s’accusait gaiement d’une peccadille (una cosetta) contre nature.