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coq, le miaulement d’un chat, les aboiements d’un chien, le bruit d’une voiture roulant au loin sur la route étaient notés par ces sorcières comme autant d’avertissements du ciel. C’est ainsi que les aruspices de l’antiquité interrogeaient la volonté des dieux dans cet observatoire en plein air qu’ils appelaient un temple.


Ne vous étonnez pas de voir le jeu et la prière confondus ensemble. La religion se mêle à tous les actes de la vie. Les Romains, dans ce commerce familier qu’ils entretiennent avec la Divinité, trouvent tout simple et tout naturel de l’intéresser à leurs petites affaires. Un honorable ecclésiastique m’a conté que ses paroissiens lui offraient de grosses sommes pour placer trois numéros sous le saint ciboire pendant le sacrifice de la messe. Aucun raisonnement ne peut leur prouver qu’un pareil tour de passe-passe serait sacrilège, et personne au monde ne leur ôtera de l’esprit que des numéros ainsi recommandés à Dieu doivent sortir au prochain tirage.

Je m’amuse quelquefois à parcourir les inscriptions engageantes qui tapissent les bureaux de loterie. L’une assure que le jeu se passe loyalement, ce qui est vrai. Une autre annonce que le gagnant sera payé sans attendre ; une autre qu’il pourra demander la monnaie de son choix. Voici un distique de bon augure qui occupe la place d’honneur au milieu de toutes ces promesses :

Un petit capital gagne une grande fortune :
Jouez, et que la Madone vous assiste.