VII
la classe moyenne.
Qu’on l’appelle bourgeoisie, tiers état ou classe moyenne, elle est le fond même des peuples modernes.
Les plébéiens ou les hommes qui vivent au jour le jour du travail de leurs bras, sont en tout pays une force aveugle. Leur ignorance et leur pauvreté les exposent à toutes les séductions du mensonge et à tous les entraînements de l’envie. Presque partout on est forcé de compter avec eux ; je ne connais point de pays où l’on puisse compter sur eux. Le devoir et l’intérêt d’un bon gouvernement sont de les éclairer par l’instruction primaire et de les intéresser à la paix publique, en les encourageant à se faire un capital. D’un côté les écoles, de l’autre les institutions d’économie et de prévoyance, aident les plébéiens à monter en grade et les font entrer dans la bourgeoisie. Un temps viendra, soyez-en sûr, où il n’y aura plus de plébéiens, car tout homme aura derrière lui une éducation suffisante, et devant lui un petit avoir. Les nations les plus avancées sont celles où la plèbe se fond le plus rapidement dans la classe moyenne, qui doit tout absorber.