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Page:About - Rome contemporaine.djvu/163

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moines, se relève avec une rapidité merveilleuse depuis qu’elle a une bourgeoisie. La Turquie périt, faute de classe moyenne. La Russie avec son territoire, sa population, ses ressources de toute espèce, concentrées dans une seule main, semble menacer l’Europe et inquiète certains politiques, mais elle ne sera pas à craindre avant cinquante ans, car il faut un demi-siècle au moins pour créer, entre les serfs et les seigneurs, une classe moyenne.


En Italie, c’est la classe moyenne qui a préparé la révolution salutaire à laquelle nous assistons. Les chefs du mouvement dans la paix et dans la guerre sont deux hommes de génie sortis de la classe moyenne : M. de Cavour et Garibaldi. Ce qui nous a permis d’espérer dès le premier jour que l’Italie recouvrerait son indépendance, c’est le développement que la classe moyenne avait pris et les progrès qu’elle avait su faire, malgré toutes les entraves de l’oppression.

Si le roi Victor-Emmanuel est le souverain prédestiné de la nouvelle Italie, ce n’est pas seulement parce qu’il est le prince le plus libéral et le plus audacieux de tout le pays. C’est surtout parce que la classe moyenne est plus avancée, plus prépondérante et plus forte en Piémont que partout ailleurs. On trouve aussi en Lombardie, en Toscane, dans les États de Plaisance et de Modène, dans les Romagnes et même dans le royaume de Naples une pléiade d’avocats, de médecins, d’ingénieurs, de professeurs, d’industriels et de négociants, qui depuis long-