Page:About - Rome contemporaine.djvu/171

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bleu, docteur, vous avez la main heureuse, et je veux, moi aussi, me confier à vos soins. Le maudit vent de sirocco qui souffle depuis deux jours me cause je ne sais quel malaise, et j’ai bien de la peine à travailler.

— Voulez–vous que je vous purge ?

— Merci.

— Voulez-vous que je vous saigne ?

— Oh ! merci. N’abusons pas des bontés de la Madone. »

Il reprit, avec une certaine hésitation : « Que feriez-vous, de vous-même ?

— Je crois que je prendrais un bain de pieds bien chaud.

— Vous avez raison. Oui, prenez un bain de pieds, je vous l’ordonne. Ensuite, si vous m’en croyez, vous vous mettrez au lit et vous ferez une prière à saint André d’Avellino ; son intervention est toute-puissante en pareille matière. »


La distance est assez petite entre ce médecin à la douzaine et le boutiquier, pour que j’ose passer sans transition de l’un à l’autre. Les marchands et les ouvriers en boutique ont un peu changé de physionomie depuis cent ans. Autrefois, les magasins du Cours ressemblaient à des échoppes ; ils ressemblent maintenant aux magasins de nos villes de province. Le vendeur répondait jadis du ton le plus nonchalant : « J’ai ce que vous demandez, mais revenez demain ; c’est trop haut. » Il montre un peu plus d’empressement, mais la marchandise ne vaut pas mieux.