Page:About - Rome contemporaine.djvu/172

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Rome n’est pas le centre du commerce intérieur, et presque toutes les villes de l’État s’approvisionnent directement en France ou en Allemagne. La capitale se suffit à elle-même par une fabrication restreinte et une importation limitée. Les étrangers de passage y trouvent à peu près tout, ou du moins l’étiquette de tous les produits du monde sur des denrées falsifiées. Le prix de toutes les marchandises de luxe y est exorbitant, la qualité détestable. C’est que le marchand paye des droits assez forts, vend peu, et partage son bénéfice avec plusieurs personnes. Les courtiers, les domestiques de place, les officieux de toute sorte prélèvent une petite part. Vous voulez acheter un meuble, votre domestique italien connaît un homme qui sait où l’on en vend. On vous conduira de fil en aiguille, jusqu’à une boutique sans enseigne, située au premier étage d’une maison sans apparence que vous n’auriez jamais su trouver vous-même. Vous sorti, le marchand partage avec votre guide, qui rend quelque chose à votre domestique. Les pâtissiers qui donnent à dîner sont presque enveloppés du même mystère. Au premier coup d’œil, vous croyez qu’ils vendent des fanfreluches de papier doré ; au second, vous les soupçonnez de faire en secret le métier de confiseur. Il faut dire certaines paroles pour qu’on vous montre un bifteck, qui n’est pas bon. Le courtage a tant de part aux bénéfices du commerce, que la même quantité de la même huile se vend six sous en gros et quinze en détail. Jugez de la part qui revient aux intermédiaires !