Page:About - Rome contemporaine.djvu/178

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trop souvent : « Ayez de l’indulgence, nous sommes gens de campagne. » Sans cette modestie exagérée, on trouverait un plaisir sans mélange à causer avec lui. Mais excusez-le pour un instant ; il faut absolument qu’il vous quitte. Il a mis le matin même seize cents moissonneurs dans une pièce de blé. Permettez-lui de monter à cheval et d’aller voir par ses yeux si la grêle d’hier soir lui a fait perdre plus de cent mille francs. Ses blés s’étendent à deux lieues d’ici ; dans une heure et quelque chose il sera de retour et tout à vous.


Je vous le montrerai dans l’exercice de ses fonctions si vous me faites l’honneur de me suivre un jour dans la campagne. Pour le moment, ôtez votre chapeau : voici messieurs les employés.

Quelle foule, grands dieux ! Qui est-ce qui nous disait donc que les laïques n’arrivaient point aux emplois dans les États du Pape ? Ne prenez pas la peine de compter : ils sont huit mille cinq cents, d’après le dernier recensement officiel. Un usage invétéré veut que tout personnage important, cardinal, prélat ou prince, s’applique à loger ses clients et ses amis dans quelque place du gouvernement. La multiplicité des emplois et la modicité des traitements, deux fléaux, viennent de là. On cherche à contenter tout le monde, sans toutefois vider le trésor. Tous ces messieurs si bien mis touchent des appointements fort modestes, à l’exception de cinq ou six. La grande majorité se contente de vingt-cinq à cent francs par mois ; ceux qui arrivent à cinquante écus sont des personnages. Voici des