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structions des deux derniers siècles, dans ce style rococo qui porte le nom des jésuites, n’étaient pas toujours d’un goût parfait, mais elles ne manquaient ni de grandeur, ni de richesse, ni d’éclat. Vous verrez à Saint-Pierre, au Jésus, à Saint-Ignace, à la Victoire, des chapelles un peu trop chargées d’ornements, mais qu’on est forcé d’admirer, car elles étonnent les yeux. Jamais peut-être l’emploi des couleurs vives et des formes hardies ne fut mieux entendu. La sculpture du Bernin vit, palpite et bouillonne au milieu de cette orgie de bronze et de porphyre. Mais les édifices nouveaux sont dignes de loger la plate sculpture dont vous emportez des échantillons. La basilique de Saint-Paul est fort laide au dehors et fort terne au dedans. La chapelle Torlonia, à Saint-Jean de Latran, est décorée comme un café. La colonne qu’on vient d’élever sur la place d’Espagne ressemble à un chandelier d’église ou au tuyau d’un poêle de salle à manger. Si quelqu’un se souvient encore de l’architecture romaine, c’est l’ingénieur qui a jeté un pont sur la vallée de l’Ariccia ; mais vous n’avez pas le temps de venir si loin. »


L’Américain ne m’écoutait pas, il achetait des mosaïques. J’entrepris de lui démontrer que si la mosaïque est admirable lorsqu’elle décore l’hémicycle des vieilles basiliques ou qu’elle copie les tableaux des maîtres, en les agrandissant, pour les chapelles de Saint-Pierre, elle est purement ridicule en épingles de cravate et en boutons de gilet. Il emplit ses poches de petites plaques mouche-