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Page:About - Rome contemporaine.djvu/238

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chargés d’administrer les provinces comme les préfets de vos départements.

« En votre qualité de Français, vous connaissez probablement l’organisation de l’Église gallicane, mais elle diffère tellement de la nôtre que mes paroles seraient pour vous lettre close si je ne plaçais ici quelques mots d’explication.

« Dans votre malheureux pays, bouleversé par une longue suite de révolutions, le clergé dépouillé de ses biens et de ses privilèges a dû se renfermer dans le domaine spirituel. Un séminariste français, après avoir reçu le sacrement de l’ordre, s’en va comme desservant dans un misérable village où il paît quelques ouailles en sabots. Le gouvernement sceptique, qui traite sur un pied d’égalité parfaite les ministres de toutes les religions, inscrit au budget ce prêtre du vrai Dieu, entre le maître d’école et la garde champêtre. En échange d’un malheureux salaire de neuf cents francs, vous exigez que le prêtre obéisse en esclave à des lois athées et se prosterne bien bas devant des autorités laïques. S’il fait preuve de talent et de zèle, vous le nommez archiprêtre ou curé de canton. Dans ce nouvel emploi, il est inamovible et il prend sur le budget une somme de douze ou quinze cents francs, suivant le chiffre de la population, mais il n’exerce aucune autorité légale hors du saint temple ; il est soumis comme le premier venu à la juridiction des tribunaux laïques ; il n’a pas même le droit de faire mettre un homme en prison ! S’il mérite par ses vertus d’être élevé à l’épiscopat, il ne peut obtenir l’institution du saint-père qu’après avoir été nommé par le chef laïque de votre gouvernement. Ainsi l’exige le concordat signé en 1801 par