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Page:About - Rome contemporaine.djvu/239

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le pape Pie VII et le consul Napoléon Bonaparte. Je frémis quand je pense que Mgr Sibour, archevêque de Paris, qui mourut en martyr au pied des saints autels, avait été nommé par le général Cavaignac ! Aucun fait ne saurait montrer avec une évidence plus navrante combien le spirituel est chez vous esclave du temporel.

« Les choses vont d’un tout autre train dans les États soumis au saint-père. Une logique irréprochable maintient dans le domaine temporel l’ordre et la hiérarchie ecclésiastiques. Le saint-père est maître absolu des biens et des personnes de ses sujets, parce que tout cela a été donné sans condition au chef suprême de l’Église. Après lui, la principale autorité et les plus hauts emplois appartiennent aux cardinaux. Rien de plus juste et de plus naturel, puisque les cardinaux sont les principaux chefs de l’Église et que chacun d’eux, le Saint-Esprit aidant, peut un jour devenir pape. Après les cardinaux, princes de l’État comme de l’Église, se place la haute et respectable noblesse des prélats, qui tous sont en passe d’être nommés cardinaux. Le reste suit dans le même ordre, et les trente huit mille trois cent vingt personnes qui composent le clergé séculier et régulier exercent dans l’État une influence proportionnée au rang qu’elles occupent dans l’Église. La dernière de ces trente huit mille trois cent vingt personnes est immédiatement supérieure au premier des laïques. Cette hiérarchie est aussi constante aux yeux du gouvernement qu’aux yeux de Dieu lui-même.

« En 1797, avant les spoliations dont nous avons été victimes, le clergé romain, tant régulier que séculier, possédait 214 millions de francs en biens fonds. Aujourd’hui, sa fortune territoriale est portée au cadastre pour 535 mil-