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tra dans le monde par la porte des enfants trouvés, sans autre capital que la moitié d’une pièce de cinq sous, pendus au bout d’un fil.

Quelque temps après, la duchesse, qui avait des entrailles, prouva que la pièce de cinq sous et l’enfant lui appartenaient. Elle reprit Lorenzo, le mit en nourrice et lui fit une pension de vingt-cinq francs par mois, qui fut payée scrupuleusement jusqu’à la majorité. Grâce aux libéralités de sa mère, Lorenzo ne mourut pas de faim et apprit à peindre la miniature.

La mort de son père et de son aîné détourna le cours de sa vocation. Il voyait une jolie fortune, 75 000 francs de rente environ, s’en aller chez la princesse T., sa sœur, qui n’en avait pas précisément besoin. La princesse T. est quarante ou cinquante fois millionnaire ! La faim, l’occasion, la faveur publique et certains ennemis de la famille T. poussèrent Lorenzo à réclamer le nom et les biens des X.

Si je pouvais transcrire ici les pièces du procès, qui ont été réunies en un volume, vous y verriez quelques faits curieux. Les avocats du prétendant reprochaient à la duchesse d’avoir laissé son fils dans la misère, tandis qu’elle faisait des folies pour un droguiste de Frascati. La princesse T… disait, par l’organe de son défenseur : « Ce garçon est le fils de ma mère, soit ; mais à coup sûr mon père n’y est pour rien. Maman était variée à l’infini dans ses affections. Si Lorenzo est le fils de quelqu’un, c’est probablement d’un Russe appelé M.

Mais le plus merveilleux sans contredit, c’est la déposition de la duchesse. Au moment de comparaître devant Dieu, cette auguste personne ne dédaigna point de décla-