Page:About - Rome contemporaine.djvu/254

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se prit à l’aimer, et comme elle n’était point faite pour déplaire, elle lui plut. Renseignements pris, elle sut que M. H. appartenait à une très-honorable famille de cultivateurs normands. Lui-même était estimé de ses chefs et de ses camarades ; l’épaulette ne pouvait lui manquer longtemps. La duchesse attendit qu’il fût officier, persuadée, non sans raison, que tout officier français vaut un gentilhomme.

M. H. a quitté le service ; il cultive les terres de sa femme et relève une fortune que l’incurie romaine avait laissée déchoir. Sa femme n’est plus duchesse, mais elle sera riche et elle est heureuse.

Le difficile sera de persuader aux laquais de Rome qu’ils doivent annoncer l’ancienne duchesse A. sous le nom de Mme H. Quant aux paysans de ses terres, ils m’ont dit très-naïvement : « notre nouveau maître s’appelle le duc A., puisqu’il a épousé la duchesse. »


Lorsque l’amour s’établit dans une âme romaine, il y est roi. Tout cède : les intérêts, les devoirs, et même les préjugés. Voici un ci-devant jeune homme qui court vers la place d’Espagne. C’est le prince C. Il va baiser la main d’une jeune épicière dont il est épris au point de vouloir l’épouser. Une telle folie n’étonnerait personne. Il est vrai que la femme tient peu de place dans la famille, et qu’on peut la choisir n’importe où, sans déroger.