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Page:About - Rome contemporaine.djvu/256

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pour épouser un jeune homme pauvre qu’elle aimait. Après dix-huit mois d’études, elle devint capable, l’amour aidant, de peindre des copies aussi présentables que tout ce qui se vend aux étrangers, mais son amant ne l’aimait plus ; il en courtisait une autre.

Cette héroïque enfant n’est pas morte comme Tolla. Elle s’est éprise d’un étranger qui ne l’épousera pas, qui le lui a dit, qu’elle aime en dépit du sens commun. Elle a refusé la main d’un vieux diplomate puissamment riche pour rester fidèle à ce Français qui n’est pas même son amant.


Le prince T., l’homme le plus riche de Rome, en est peut-être le plus malheureux. Sa famille a perdu en peu de temps un beau duché, un héritage important et une entreprise prodigieusement lucrative. Sa femme est folle, ses héritiers sont des filles, son frère est nul, un de ses neveux est idiot et l’autre, qui mériterait de vivre, ne vivra pas. Sic transit gloria mundi. Toute la ville plaint sincèrement le prince T. Il vend son argent un peu cher, mais il a fait le bien, encouragé les arts, et donné de belles fêtes.

Ses deux neveux ont épousé des filles de grande maison, fort belles l’une et l’autre. La femme de l’aîné est un caractère ouvert, loyal, passionné. Elle résiste énergiquement aux empiétements de sa belle-sœur qui dépense plus de politique que Richelieu et Mazarin pour confisquer la primogéniture au profit de son mari.

Ces jours derniers, le cardinal Antonelli avait invité les