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Page:About - Rome contemporaine.djvu/264

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, c’est un chevreau qu’on égorge ; couic, c’est un poulet à qui on serre le cou dans un tiroir. Après souper, le paysan me fait un lit dans la chambre. « Toi, dit-il à l’ermite, tu coucheras bien avec nous. » Il était marié. Je me couche, il en fait autant, après avoir éteint la lampe : la femme sur le devant, le mari au milieu, l’ermite au fond ; tous les trois dans le costume national. Le matin, avant le jour, j’entends un peu de bruit : c’est le paysan qui se lève pour aller à ses travaux. Il rentre sur les huit heures pour apprêter le déjeuner.

« Nous partons ; je veux payer. Le paysan se défend tout de bon. J’insiste, il se désole. Enfin il dit à l’ermite : « Puisque ce monsieur ne veut pas que je vous aie donné l’hospitalité pour rien, prends tes outils et arrache-moi une dent. J’en ai une ici qui se gâte. Elle ne me fait pas mal, mais il faudrait l’ôter un jour ou l’autre. »


Le peuple des villes et des campagnes et généralement tout le petit monde de ce pays aime les fleurs. Il y a bien peu de paysans qui n’entretiennent autour de leur vigne une haie de roses. Les femmes du commun mêlent des fleurs à leurs cheveux ; le cultivateur qui revient du travail attache un bouquet à son chapeau. Les amoureux persécutés correspondent entre eux par quelques fleurs semées sur le chemin : c’est une écriture en règle où chaque rameau dit quelque chose. Dans un village voisin de Rome, les processions sont exercées à dessiner, tout en marchant, un riche tapis de fleurs.