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Il n’y a pas plus de vingt ans que la noblesse romaine se distinguait du vulgaire par un dégoût aristocratique pour la puanteur des fleurs, la puzza de fiori. Ce qui m’étonne, c’est que dans un pays où toutes les odeurs naturelles, même les plus désagréables, sont supportées patiemment, on ait fait une exception contre les roses, les violettes, les héliotropes.

Depuis quelques années le beau monde se convertit à des goûts plus naturels. J’ai vu à la villa Borghèse une exposition d’horticulture qui dénote un progrès évident. Mais si vous parcourez les jardins du siècle dernier, vous verrez que les fleurs étaient exclues du plan primitif. On n’y voulait que des gazons, des buis, des lauriers, des chênes verts, des cyprès, des pins parasols et beaucoup de pierres de taille.


Il n’y pas à Rome un établissement de bains un peu confortable. Les étrangers se baignent à l’hôtel et les grands seigneurs dans leur palais. Une grande partie de la population se prive de ce petit plaisir, qui d’ailleurs coûte fort cher.

On lave les morts à l’eau chaude. Que de Romains n’ont eu que ce bain-là !

« Pour qui me prenez-vous ? répondait une jeune Romaine ; je suis honnête fille, je ne trempe pas mon corps dans l’eau. »

Un bain public un peu propre et mis à la portée de tout le monde exciterait le même étonnement que l’éclairage au gaz, la pose du télégraphe électrique, la première lo-