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Page:About - Rome contemporaine.djvu/266

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comotive de Frascati, ou les premières poupées tournantes qui ont attiré la ville entière devant un perruquier du Cours.


Chacun sait que dans l’État pontifical un homme marié ne peut arriver à rien. Il n’y a d’avenir que pour les célibataires. Cependant la nature a tant de force que les Romains de toute condition se marient jeunes. Ce peuple vit simplement. Ses maîtres lui permettent peu d’ambition, peu de plaisirs et peu d’idées : il s’adonne à la reproduction et Dieu bénit ses efforts. De là cette fourmilière d’enfants qui couvre le pavé de Rome.

Le souverain, c’est-à-dire le clergé, ne tolère pas ces unions libres qui abondent malheureusement chez nous. Lorsqu’une fille et un garçon vivent en communauté, la police les guette, les surprend, amène un prêtre et leur inflige la bénédiction nuptiale.

De telles surprises vous paraîtront invraisemblables ; elles seraient impossibles dans un pays régi par des lois ; mais souvenez-vous qu’il n’y a pas de lois à Rome. Le mariage n’y est pas un acte, mais un sacrement. Les registres de l’état civil sont tenus, et assez mal tenus, par les curés. En matière de naissance, de mariage et de mort, le certificat du curé est la seule pièce qui fasse foi.


Si le clergé marie les gens malgré eux, les époux, par un autre genre d’abus, peuvent extorquer la bénédiction