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Page:About - Rome contemporaine.djvu/280

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Les lettres de part sont un usage nouveau, qui aura de la peine à s’établir. Pourquoi ? Parce que le lendemain des funérailles le mort est oublié. Il est en paradis, Dieu a reçu son âme ; on n’en parle plus. Les visites de condoléance sont de mauvais goût. Il est malséant de rappeler aux gens la perte qu’ils ont faite.

Un Français a dansé quelquefois dans une maison de Rome. Il apprend la mort du père et croit devoir une visite à la fille. On lui parle de la pluie et du beau temps ; il aborde d’assaut le triste sujet qui l’amène. « Madame, dit-il, j’ai pris une grande part à la douleur que vous avez ressentie. Vous savez si j’aimais ce pauvre comte !

— Enfin ! dit l’orpheline avec un léger soupir. Il était bien vieux.

— Oui, madame, mais comme il avait conservé dans ce grand âge l’exercice de ses facultés ! Quel esprit jeune, Quel caractère entier !

— Oui, si entier qu’il nous rendait quelquefois la vie bien dure !

— Ah ! c’est ainsi ! reprit le Français sur un tout nouveau ton. Je ne le disais que par politesse et pour vous faire plaisir. Mais je m’en moque au fond du cœur. Je ne vois pas pourquoi la mort de votre père me ferait plus de peine qu’à vous. Il est parti ; bon voyage ! »


Les morts de qualité sont enterrés dans les églises. C’est un usage malsain ; Voltaire l’a tant dit et tant crié que la loi française a fini par y mettre ordre. La loi romaine ne