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ture des bonnes terres par une clause expresse du bail. Elles craignent que le sol ne s’appauvrisse et que le revenu des années suivantes ne soit diminué. Un autre obstacle à la culture, c’est le régime vexatoire qui autorise ou défend arbitrairement les exportations. Supposez qu’un accapareur de grains soit le maître absolu de la France et qu’il puisse à son gré fermer toutes nos frontières à la sortie du blé : aucun laboureur ne s’exposerait à produire du grain au delà des besoins du pays.

La culture du blé entraîne des dépenses énormes ; elle exige beaucoup de bras, un matériel important et un bétail considérable ; le tout en prévision d’un résultat incertain. L’élève des bestiaux occupe peu de monde et entraîne peu de dépenses. Il donne des résultats médiocres, mais à peu près sûrs. C’est l’industrie la plus compatible avec l’insalubrité de l’air, le dépeuplement du pays et le découragement des fermiers.

Une terre de 100 rubbia (184 hectares), si on la cultive en blé, emploiera 13 550 journées d’hommes et coûtera 8000 écus romains de 5 fr. 35. Elle rendra, année moyenne, 1300 mesures de froment, qui, au prix moyen de 10 écus, valent 13000 écus : bénéfice net, 5000 écus ou 26 750 francs. La même étendue livrée au pâturage ne donne que 4000 ou 4600 francs de revenu net.

Mais c’est le pâturage qui prévaut. Parlons du pâturage.

Les chevaux romains naissent et vivent en plein air. Il n’y a point d’écuries dans ces vastes solitudes. La nuit, le jour, l’hiver, l’été, qu’il pleuve ou qu’il vente, les animaux sont à l’herbage, sous la surveillance d’un cavalier pasteur. Un étalon vit en liberté avec vingt ou vingt-cinq juments ; les poulains s’élèvent sous le ciel et ne s’en