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Page:About - Rome contemporaine.djvu/338

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veuve, je pris le parti de faire écrire une pétition au roi de Naples pour qu’on exécutât mon pauvre mari tel qu’il était, sans attendre sa guérison. En même temps, je commençai avec ma sœur et le chapelier une neuvaine à saint Jean Décollé. Ma pétition resta sans réponse, mais la neuvaine réussit. Mon mari mourut, bien confessé, à l’hôpital de Gaëte, et j’épousai le chapelier, qui était un digne homme aussi, et un mari exemplaire. J’en ai eu un fils qui est mort dragon à l’hôpital de Viterbe. Le père est mort à Rome, dans sa chambre, de la mort des justes. Ma sœur et mon beau-frère sont morts aussi. J’ai entendu dire que ce pauvre M. Robert s’était tué par désespoir, pour un tableau. Moi, je me porte bien et je vivrai longtemps, s’il plaît à Dieu, quoiqu’il fasse grand froid à Sonnino, que je n’y voie guère de l’œil qui me reste, et que le vin soit à sept sous le demi-litre. »


Nous avons pris congé de Maria Grazia et de sa trop illustre patrie. Voici le village de Prossedi, qui a bien aussi sa petite célébrité dans les annales du crime. Gasperone, le grand Gasperone n’est pas né à Sonnino, mais à Prossedi.

C’est un bourg de quinze cents âmes, peuplé de paysans qui cultivent l’olivier et le mûrier, et sèment du grain pour leur consommation. Ici l’ignorance est peut-être plus grande qu’à Sonnino : quinze garçons au plus suivent l’école. C’est un pour cent de la population.

Le village est bâti de telle façon que les voitures n’y