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Pour ces travailleurs qui suent du matin au soir sous un soleil brûlant, sur un sol grillé, dans des chemins détestables, l’homme qui demeure chez lui sans rien faire et ne sort pas même dans la rue pour se promener, est un être heureux, privilégié, noble par excellence et proche parent des dieux immortels.

J’étais sur la place du Palais, à la porte de Prossedi, et je faisais causer un jeune indigène. Il me montra à quelque distance un homme bien vêtu, que cinq ou six personnes forçaient de monter en voiture. C’était un notable de la ville, qui avait perdu la raison et qu’on emmenait à l’hospice de Pérouse. « Voilà, me disait l’enfant, un homme qui a passé toute sa vie dans sa maison, comme un prince ; on ne le voyait pas dehors quatre fois dans l’année. Et maintenant il va voyager sur les grands chemins, comme un simple paysan. »


Paliano, quatre mille deux cent cinquante habitants, cinquante hommes de garnison, trente geôliers, deux cent cinquante détenus politiques. L’an dernier les prisonniers ont fait une tentative d’évasion. On en a tué six à coups de fusil, sur les toits. Six autres vont passer en jugement. On a exhumé une vieille ordonnance du cardinal Lante en vertu de laquelle ils pourront être condamnés à mort.