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L’état des routes est si piteux dans ces montagnes, et la difficulté des transports y est si grande qu’il ne s’établit aucun équilibre dans le prix des denrées. La livre de pain coûte deux sous ici, et deux sous et demi à quatre lieues plus loin. Le transport pour ces quatre lieues vaut donc un demi-sou par livre. Le vin coûte sept sous le demi-litre (foglietta) à Sonnino, et deux sous et demi à Pagliano. À Pagliano, il est assez bon ; à Sonnino, il est mauvais. En coûte-t-il donc quatre sous et demi pour transporter à dix lieues un demi-litre de liquide !


Hier, tandis que nous faisions la sieste à Paliano, les cloches se sont mises à sonner un orage. C’est le quatrième que nous rencontrons depuis dimanche. Pour cette fois, nous avons été quittes à bon marché. Il est tombé quelques gouttes de pluie sur la forteresse, le tonnerre a grondé au loin, et nous avons pu nous mettre en route pour Olevano.

Ce matin, en allant d’Olevano à Palestrina, nous avons vu les traces d’une tempête épouvantable. Les ruisseaux gonflés par la pluie avaient dévoré les champs voisins ; quelques haies étaient tombées sur la route avec d’énormes masses de terre. Mais ces ravages n’étaient rien ; la grêle avait fait bien pis : voici les noix marbrées de grosses meurtrissures, les pousses de la vigne brisées, les feuilles des arbres effrangées ; tout ce qui était tendre, tout ce qui était vert, tout ce qui était promesse et espérance, vient de périr.