Page:About - Rome contemporaine.djvu/356

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ajouta que messieurs les Anglais ne manquaient jamais de la prendre.

Que l’homme est un étrange animal ! Cette liste me fit horreur et je la refusai tout net. J’avais serré sans répugnance la main qui a commis tant de crimes ; la feuille de papier où l’on en avait dressé le catalogue m’inspira un sentiment de dégoût. Je dis adieu au grand homme qui en avait égorgé tant de petits et je lui donnai un pourboire qu’il accepta comme un simple chef de bureau.

Sa haute paye était autrefois de dix sous ; on l’a réduite à cinq depuis quelques années. C’est un grief qu’il n’a garde d’oublier dans la conversation.


L’auberge de Civita-Castellana est le type des grandes auberges italiennes, telles qu’on les trouve dans le roman. Balcons, terrasses, fleurs du midi, grandes cours ouvertes aux chaises de poste, rien n’y manque. Il est vrai de dire que Civita-Castellana est sur la route classique de Rome à Florence.


Ce qui m’agace au delà de toute expression, c’est la mendicité obstinée dont nous sommes poursuivis. Dans les auberges les mieux tenues, le camérier tend la main, le faquin qui a chargé les bagages tend la main, le garçon d’écurie tend ta main, l’aubergiste lui-même nous fait quelquefois l’honneur de nous demander l’aumône. Le long du