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Le cicérone qui me conduit est à la fois garçon d’hôtel et sacristain de la sainte maison ; assez incrédule au demeurant. Il paraît surtout préoccupé de statistique et de finance. Il m’assure que la sainte maison est entourée de 120 autels où 120 prêtres disent 120 messes tous les jours. Il me fait remarquer les confessionnaux où des pénitenciers de toutes les langues reçoivent l’aveu des crimes spéciaux qu’un simple prêtre ne pourrait effacer. « Tout cela rapporte beaucoup d’argent, dit-il en retombant dans la prose. Nous sommes ici plus de 300 employés qui recevons chacun deux litres de vin et deux livres de pain chaque jour. Nos finances ont été dérangées tout récemment par Mgr Narducci. Il a laissé dans la caisse un déficit de trois cent mille francs. Aussi l’a-t-on révoqué.

— Et qu’en a-t-on fait ?

— On l’a nommé administrateur de l’hospice Saint-Esprit, à Rome, sans doute parce que Saint-Esprit est plus riche et plus difficile à ruiner. »


Les voyageurs qui entrent dans l’église où la sainte maison est renfermée aperçoivent sur la droite un collège des RR. PP. Jésuites, à gauche, le palais Apostolique où réside le successeur de Mgr Narducci. Le palais Apostolique est médiocrement tenu. On y voit trop de femmes en peignoir blanc ; les femmes des employés subalternes, sans aucun doute. Par contre il faut avouer que le collège des Jésuites, vu du dehors, imprime aux esprits les moins