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criminelles. La peine de mort n’est jamais appliquée, mais on a les galères. Lorsqu’un individu est condamné aux travaux forcés, on l’envoie à quelque bagne du pape ou du grand-duc de Toscane, et la république y paye sa pension.

De la question judiciaire, nous passâmes tout naturellement à la politique. Un conseil souverain de soixante individus dirige les affaires de l’État. Vingt conseillers sont choisis dans la noblesse, vingt dans la bourgeoisie, et les vingt autres parmi les paysans. Il suit de là que Saint-Marin est une république légèrement aristocratique. Qui le croirait ? Il y a une noblesse à Saint-Marin ! Dans cette république fondée par un maçon qui s’était fait ermite, j’ai constaté l’existence d’une classe privilégiée. J’étais curieux de savoir de quelle source émanait la noblesse du pays. Mon cicérone m’assure que les nobles de Saint-Marin annexaient de temps en temps quelque bourgeois à leur illustre caste.

Le pouvoir exécutif est confié à deux capitaines. La durée de leurs fonctions est limitée à six mois ; ils ne peuvent être réélus qu’après un intervalle de trois ans. Ils touchent un traitement de 25 écus romains, un peu plus de 125 francs, pour leurs six mois d’exercice. La monnaie usitée dans le pays est celle du pape.

La force armée se compose d’une soixantaine de gardes nationaux. Grâce aux libéralités d’un bienfaiteur étranger, ils ont des uniformes, mais l’homme qui les commande est pour le moment un biset. Une trentaine de musiciens complètent l’effectif. En cas de besoin, la république pourrait mettre cinq ou six cents hommes sous les armes.