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Page:About - Rome contemporaine.djvu/41

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ment dans un équilibre plus stable entre les larges roues du bateau.

La rapidité des transports a donné des ailes au commerce de Marseille. La vapeur usurpe de jour en jour le cabotage de la Méditerranée, qui devient un lac marseillais. Je ne me charge pas d’énumérer ici les marchandises que la ville exporte en Orient : huit pages de journal ne suffiraient peut-être pas à la liste. J’aime mieux vous dire en résumé que les commissionnaires marseillais vendent de tout. Ils importent en échange les produits bruts de la Méditerranée et de la mer Noire, les récoltes de l’Amérique, de la côte d’Afrique et de l’Inde ; les cotons, les cuirs, les alcools, les sucres, mais avant tout et par-dessus tout les grains de toute sorte. Je vous ai touché un mot des graines oléagineuses ; il y aurait un livre à faire sur l’importation des blés. La France a fait cinq récoltes déplorables, de 1852 à 1857. Qui est-ce qui nous a nourris ? Marseille. La Canebière a vu défiler en six ans plus de 13 millions de charges de blé, qui font plus de vingt millions d’hectolitres. Au commencement de 1856, quand les récoltes de la Russie étaient bloquées dans la mer d’Azof, quand la mercuriale de tous nos marchés allait de la hausse à la hausse, les Marseillais couraient à Naples et à Alexandrie, et vidaient les greniers de l’Égypte et des Siciles.


Au milieu de cette hausse dont personne ne voyait le terme, la spéculation sur les grains prit un essor dangereux. Un négociant allait chercher le blé à sa source et