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Page:About - Rome contemporaine.djvu/78

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II

la plèbe.


Les nobles étrangers qui ont visité Rome en calèche connaissent peu ou mal le petit monde dont je vais parler. Ils se souviennent d’avoir été harcelés par des faquins hurlants, et suivis par des mendiants infatigables. Ils n’ont vu que des mains ouvertes pour recevoir ; ils n’ont entendu que des voix aigres demandant l’aumône à grands cris.

Derrière ce rideau de mendicité se cachent cent mille personnes à peu près indigentes sans être oisives et qui gagnent mal leur pain quotidien. Les jardiniers et les vignerons qui cultivent une partie de l’enceinte de Rome, les ouvriers, les manœuvres, les domestiques, les cochers, les modèles, les marchands ambulants, les vagabonds honnêtes qui attendent pour souper un miracle de la Providence ou un terne de la loterie, composent la majorité de la population. Ils subsistent à peu près pendant l’hiver, quand les étrangers sèment la manne sur le pays ; ils se serrent le ventre en été. Beaucoup sont trop fiers pour vous demander cinq sous ; aucun n’est assez riche pour les refuser s’ils lui étaient offerts. Ignorants et cu-