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Un peu plus loin, je trouvai la rue inondée dans le milieu. Deux manœuvres s’escrimaient sur une pompe pour tirer l’eau d’une cave. Les inondations sont aussi fréquentes à Rome que les incendies y sont rares. Les maisons ne brûlent presque jamais, parce que les appartements sont grands et peu meublés, parce qu’on allume rarement du feu ; peut-être aussi parce que le rez-de-chaussée est humecté à toute heure par les passants. Le sous-sol de la ville est traversé en tous sens par des milliers d’aqueducs, qui alimentent les fontaines privées et publiques. Les montagnes des environs envoient leurs eaux pures à Rome par la voie la plus directe, et cela de toute antiquité, car le sable liquide du Tibre n’a jamais été potable. L’eau abonde dans les propriétés privées comme sur les places publiques. Elle se présente quelquefois en masse si imposante, qu’on dirait des torrents versés dans des lacs, comme à la fontaine Pauline et à la fontaine Trévi. Si Naples est sur un volcan, Rome est sur mille rivières. Lorsque je rentre un peu tard à l’Académie, je n’entends que le bruit de l’eau dans le silence profond de la nuit. Mais les aqueducs sont sujets à quelques éruptions, c’est pourquoi nous avons des pompiers dans la ville.


Je suis entré au Ghetto par la place des Synagogues. Il y en a cinq, installées dans deux maisons, pour les quatre