Page:Abrantès - L’Exilé, Une rose au désert, tome 2.djvu/280

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dessus de l’ouverture qui venait d’engloutir un des beaux ouvrages de la création, et lui servit comme de pierre tumulaire… Les Russes regardèrent en silence disparaître jusqu’à la moindre trace de leur meurtre… Ils ne chantaient plus, l’horreur d’un tel moment avait maîtrisé jusqu’aux bourreaux.

— C’est fini, dit enfin le chef… partons !…

Et ils remontaient à cheval, lorsque le même cri doux et plaintif rompit encore une fois le silence de la solitude : c’était l’orphelin qui gisait agonisant sur la neige rouge du sang de son père…

— Ah ! dit le chef en s’approchant de lui… es-tu donc encore de ce monde, rejeton maudit ?…

L’enfant leva vers lui deux grands yeux presque éteints et souleva ses petits bras. Le chef le prit dans les siens… Le pauvre ange ne poussa même pas un cri… un seul gémissement doux comme son visage sortit seulement de sa