Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/195

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allait y lancer, et une légère rougeur colora son front… ses lèvres s’entr’ouvrirent pour articuler quelques mots, mais on n’entendit qu’un murmure confus, et le regard du soldat s’abaissa devant l’œil pur d’une jeune fille. C’était Sarah qui était venue jusqu’au moulin pour donner quelques ordres pour la maison ; elle y était déjà lors de l’arrivée d’Alfred. En l’apercevant il fut confus.

— Que vous ont donc fait ces pauvres fleurs ? lui demanda-t-elle… Mais j’oubliais que vous n’aimez pas les questions ; je vous demande pardon…

Elle lui parlait ainsi de l’autre bord du ruisseau… le pont se trouvait positivement en face d’Alfred… si elle y passait, elle devait nécessairement arriver près de lui… Pour l’éviter, elle franchit légèrement le ruisseau au risque d’y tomber… et, faisant de la main un salut au général, elle prit le chemin du château.

Alfred était d’abord demeuré surpris de cette