Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/240

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En voyant Sarah, M. d’Erneville ne put retenir un mouvement d’admiration : sa beauté et surtout sa ravissante grâce devaient produire cet effet sur l’homme qui la voyait pour la première fois. Mais, après ce premier tribut, quelle que fut l’impression que madame de Sorcy eût produite sur M. d’Erneville, il la maintint cachée. Au surplus, la chose lui était facile, car jamais son cœur n’était atteint.

Pendant l’absence d’Alfred, il causa et causa bien. Il apprit à madame de Sorcy qu’il était camarade de collège du général de Sorcy…

— Nos destinées n’ont pas eu le même sort, quoique nous ayons suivi la même carrière ; Alfred est officier général, et je ne suis que capitaine.

Ces mots furent dits avec une amertume qu’un tiers indifférent pouvait traduire par de la haine envieuse… Mais Sarah ne pensait pas qu’un être au monde put haïr son Alfred !… elle ne fit donc aucune attention au sourire faux