Aller au contenu

Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle s’arrêta, sourit, comme toujours, avec mélancolie, et poursuivit :

— Non, non, je ne l’ai pas oublié !… je ne délaisse pas ainsi les rêves de mon enfance !… Seulement, je voudrais changer son nom. Je l’appelais Arthur, espérant que Dieu m’accorderait un frère ou une sœur qui, alors, eussent porté l’un ou l’autre de ces noms…eh bien !… Dieu ne m’a-t-il pas exaucée, ajouta la ravissante créature en se rapprochant de Raymond ?… ne m’a-t-il pas donné un frère…non pas selon les lois du monde, mais un frère selon mon cœur… un ami ?… et cet ami, ce frère, c’est vous, Raymond, poursuivit Anna en prenant la main du jeune homme, tandis qu’elle pleurait de bonheur et que ses larmes roulaient doucement en perles sur leurs mains réunies…

— Oh ! disait-elle avec un accent du cœur profondément senti, comment exprimer ma reconnaissance envers Dieu pour un tel bien-