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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/61

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« Je vous envoie le présent d’usage[1] ; j’y joins quelques-unes de ces fleurs que vous aimiez tant !… et je partage avec vous celles que j’ai moi-même été chercher à Monza pour former le bouquet nuptial de ma fiancée… »

En relisant cette terrible lettre, que d’abord elle n’avait pas achevée, Anna poussa des cris inarticulés.

— Oh ! s’ëcria-t-elle enfin, c’est une trahison !… une horrible perfidie !… Raymond ! lui !…

Dans ce moment ses yeux tombèrent sur la dernière ligne de la lettre… Un cri perçant lui échappe !… Ces fleurs, dont le parfum l’enivrait tout-à-l’heure, ce sont les mêmes que celles qui seront sur le cœur de la femme de Raymond dans quelques heures !… À cette

  1. En Italie, et surtout à Milan, il est d’usage, comme partout, d’envoyer un cadeau à ses plus intimes amis lorsqu’on se marie et surtout d’y joindre beaucoup de bonbons et de confetti, comme un emblème de la félicité future des mariés.