Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/67

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Mais, lorsque la réflexion, toujours victorieuse d’une première pensée, lui rappela tout le bonheur qu’elle avait dû à la tendre affection de Raymond, alors son cœur s’attendrissait et, toute repentante, elle bénissait son frère d’adoption et priait Dieu pour son bonheur.

Cependant elle avait encore parfois des momens où elle maudissait cet amour qu’elle avait au cœur. Alors elle relevait sa tête souffrante, et voulait regarder avec mépris, du haut de sa dignité de femme, cette passion méconnue qui décolorait sa vie, et elle n’avait que dix-huit ans !…

Vers cette époque, l’état de la comtesse Roverella prit un caractère encore plus alarmant. Anna se montra alors ce que Dieu l’avait faite, un ange ! S’oubliant elle-même pour adoucir les souffrances de sa mère ; supportant l’humeur fantasque et brutale de son père, privée de la présence de l’ami qui, depuis dix