Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/68

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ans, lui aidait à supporter tous les maux de son intérieur, Anna, loin de le maudire, recueillit dans son cœur comme en un sanctuaire tous les souvenirs de leur sainte amitié, et s’y réfugiait lorsque ses douleurs devenaient trop lourdes à supporter. Il lui semblait alors voir Raymond lui sourire, et cette seule illusion était une consolation. Et cela, sans amère pensée, sans reproche… elle conservait ainsi son amour en son âme… il y vivait toujours aussi pur !… aussi entier !… nourri de ses larmes et de ses souvenirs…

Au bout de quelques semaines, Raymond écrivit à Anna. Il était à Vérone, patrie de sa femme ; mais il allait revenir à Milan pour s’y fixer avec elle. Il disait à Anna :

« Bientôt je vous conduirai une sœur… une sœur que vous aimerez pour l’amour de moi… et puis aussi pour l’amour d’elle, Anna, car comme vous elle est bien belle et bien bonne !… »